Le Président de la République a procédé ce mardi 8 avril 2014 au lancement du segment béninois, du projet de la boucle ferroviaire, en compagnie de son homologue nigérien Mahamadou Issoufou. La cérémonie de lancement, qui a eu pour cadre la siège de l’Organisation Commune Bénin-Niger (OCBN) à Cotonou, a également connu la présence de Vincent Bolloré, PDG du Groupe Bolloré, partenaire stratégique du projet.
Après l’étape de Niamey le lundi 7 avril 2014 avec les présidents nigérien Mahamadou Issoufou et togolais Faure Gnassingbé, le président Boni Yayi a donné le top ce mardi des travaux de réhabilitation du réseau ferroviaire de l’Ocbn, plongé dans une longue agonie depuis des lustres. Ces travaux, qui s’inscrivent dans le cadre du méga-projet régional dénommé boucle ferroviaire devront permettre à terme de relier le Bénin à la Côte d’Ivoire, via Cotonou, Niamey, Ouagadougou et Abidjan. La tranche béninoise qui débute par la rénovation de la gare centrale de Cotonou ainsi lancée, permettra, non seulement de réhabiliter et de moderniser la ligne ferroviaire Cotonou-Parakou, mais également de construire une nouvelle ligne de Parakou jusqu’à Gaya, ville frontalière du Niger, sur une distance de 574 km. Le ministre des travaux publics et des transports Aké Natondé a rappelé lors de la cérémonie, les péripéties connues par ce projet dont la concrétisation a pris forme avec la signature le 7 novembre 2013 d’un mémorandum d’entente entre le Bénin, le Niger et le Groupe Bolloré.
La réalisation de ce projet estimée à 700 milliards de francs cfa, sera portée par une société multinationale au capital de 70 milliards dont 10% pour chacun des deux Etats, 20% pour leur secteur privé respectif et 40% pour le Groupe Bolloré, partenaire stratégique chargé de la mobilisation du financement et de la réalisation des travaux. Selon Vincent Bolloré, le projet fait une part belle aux énergies renouvelables, avec des panneaux photovoltaïques pour alimenter la gare en énergie propre en toute autonomie. Une plate-forme écologique multifonctionnelle appelée « Blue zone » est également prévue pour accueillir des activités sportives, éducatives mais surtout servir de centre de stockage de l’énergie solaire à disposition des populations. L’objectif, poursuit Vincent Bolloré, c’est d’avoir au moins 40 trains marchandises et transports qui partent chaque semaine de la gare de Cotonou. Le couple Bénin-Niger file de nouvelles nocesLe cadre de cette cérémonie a permis de réaffirmer l’engagement commun des chefs d’Etat du Bénin et du Niger pour la mutualisation de leurs efforts de développement pour servir de locomotive à l’économie de la sous-région. Pour le président béninois Dr Boni Yayi, « le train va siffler et quittera Cotonou pour Niamey.
C’est l’un des symboles de ce marché commun que nous sommes en train de construire. Nous allons prendre des décisions pour que les opérateurs économiques puissent en jouir. Notre ambition est que la route et les chemins de fer soient des axes de développement et non des axes qui entravent la libre circulation des personnes et des biens ». De son côté, le Président Mahamadou Issoufou du Niger s’est réjoui de l’avènement de ce projet qui permet à son pays de savourer les délices du sifflement du train, attendu depuis près de 80 ans. « Le projet permettra au Bénin et au Niger de poursuivre l’intégration et d’abattre la frontière artificielle qui existe entre eux» conclut-il.Au total, plus de 3000 km de voies ferrées allant de Lomé à Abidjan en passant par Cotonou, Niamey, Ouagadougou seront construites au titre de ce projet. Aux termes de la cérémonie, les présidents béninois et nigérien se sont rendus au port de Cotonou, en compagnie de Vincent Bolloré pour visiter les nouveaux équipements, dont les portiques, récemment implantés par le Groupe Bolloré. Selon le Directeur Général du port Kassim Traoré, avec ces installations, le port de Cotonou, qui est aussi la porte d’entrée sur la façade maritime des pays de l’hinterland, en particulier le Niger, connaît aujourd’hui un regain de trafic qui le classe au rang des plus performants de la sous-région.
Enfin, Vincent Bolloré a dévoilé la maquette du siège de son Groupe en instance de construction à Cotonou. Prévue pour démarrer sous peu, cette infrastructure, de par sa dimension, selon Vincent Bolloré, sera le plus grand immeuble abritant une entreprise privée au Bénin. Il fonctionnera à l’aide de panneaux photovoltaïques qui serviront aussi à l’alimentation de la ville de Cotonou. La mise en place de ce modèle d’accumulateur a coûté 1500 milliards de francs CFA au groupe français.
Bruno OTEGBEYE (Cell.Com/PR)